Un tertre funéraire protohistorique à Saint-Denis-de-Palin (Cher)1

A 25 kilomètres de Bourges, sur la commune de Saint-Denis-de-Palin, canton de Dun-sur- Auron, dans une plaine cultivée d'une centaine d'hectares environ, on voit encore un ensemble de tertres funéraires dont l'un (n° 18) a fait l'objet, au cours des étés 1958 et 1959, d'une fouille complète. Cette plaine est en grande partie la propriété de M. Raoul Fabre, de Souk-el-Khemis (Tunisie). Elle s'incline d'ouest en est, selon une pente légèrement convexe, en direction du Taissiau, affluent de l'Auron. Elle est limitée au sud par une vallée sèche débouchant sur celle de l'Auron et se prolonge vers le nord sans rencontrer d'obstacle naturel (fig. 1). Le sous-sol est de formation jurassique

1. — Le site, en haut à gauche (extrait de la carte d'état-major au 50.000e, feuille de Dun-sur-Auron).

constitué par un banc calcaire friable qui se délite facilement en plaques et sur lequel repose une mince couche de terre arable d'une trentaine de centimètres d'épaisseur (fig. 2). Les parcelles intéressées (n08 248 et 299, section B, 2e feuille du plan cadastral) sont séparées par un chemin de terre à peu près perpendiculaire au Taissiau qui aboutit à l'est aux bâtiments d'exploitation du Grand Couy, centre du domaine. Les tertres funéraires se répartissent en deux groupes inégaux de part et d'autre du chemin (fig. 1). Au nord, au lieu-dit les « Chênes Montors », le plus important comprend dix-sept tertres peu espacés les uns des autres. Au sud, au lieu-dit les « Champs de Couy », cinq tertres, dont quatre disposés en losanges d'une trentaine de mètres de côté, le cinquième, isolé, étant situé à quelques 300 mètres à l'ouest. C'est ce dernier qui est l'objet de l'étude présentée ci-dessous.

La présence en ces lieux d'une si importante nécropole invite à rechercher dans les environs immédiats l'habitat dont elle dépendait. Or l'attention des chercheurs a déjà été attirée au siècle dernier2 par la physionomie particulière de l'espèce de promontoire formé par le confluent des deux rivières de l'Auron et du Taissiau. Si l'on parcourt en effet le plateau qui s'étend entre ces deux cours d'eau, on ne manque pas d'être frappé par les escarpements qui dominent d'une part le lit du Taissiau à l'ouest, d'autre part les prairies et les bosquets qui bordent l'Auron à l'est. Ces escarpements